Dans les mesures proposées par le Premier ministre pour combattre les violences faites aux femmes, la première concerne tout le monde à commencer par les Églises : « Éduquer à la non-violence et à l’égalité entre les filles et les garçons. » S’il est important que la loi protège, il est aussi important de prévenir par l’éducation.
La non-violence est au cœur de l’Évangile, elle s’applique à tous les domaines de la vie, jusque dans nos relations les plus intimes. Il ne s’agit pas de renoncer à ses désirs, mais d’être capable de les formuler et de les faire entrer en dialogue avec le désir de l’autre. La sexualité est une école de comportement, car il faut du temps, de l’écoute et de l’attention à son partenaire pour que les désirs s’ajustent.
Le problème des violences faites aux femmes est qu’elles ont souvent lieu dans des lieux privés et que parfois, ce ne sont pas les blessures les plus visibles qui sont les plus douloureuses. De nombreuses plaintes finissent par être classées sans suite, car c’est « parole contre parole » et quand l’offense ne peut être prouvée, elle n’est généralement pas poursuivie.
Le fondement du comportement humain repose sur l’accueil et le respect de la différence du prochain. Comme la distinction homme-femme apparaît dès les premiers chapitres de la Genèse, elle peut être considérée comme une pierre angulaire de l’éthique. J’ai tendance à penser qu’un homme qui est respectueux de sa femme le sera aussi de ses prochains. Une société, une institution, une association peuvent se juger à la façon dont la complémentarité homme-femme est vécue.
Dans les Églises, il commence à être admis que la complémentarité des genres est importante dans les instances dirigeantes. Qu’il y ait des femmes dans les postes de direction est une bonne chose. Un autre critère tout aussi important est de relever comment cette complémentarité est vécue dans l’enseignement des petits-enfants et les tâches ménagères !