Eglise et politique

L’actualité de cette semaine est chaude. J’ai écrit deux éditoriaux, un pour l’oeil de Réforme, ci-dessous, et un pour le journal en fichier joint.

Mettre des barrières à la puissance du mal

Cela fait maintenant vingt ans que j’écris l’éditorial de Réforme plus ou moins régulièrement, en ce moment toutes les semaines. La question qui m’a toujours hantée – et parfois qui m’a empêché de dormir – est celle de savoir quelle parole dire sur l’actualité à partir de ma situation de pasteur.

Dans cette quête, j’ai été aidé par le théologien suisse Éric Fuchs qui est mort il y a quelques mois. Il rappelait dans un de ses livres que le but du politique n’était pas d’apporter le bien – l’Histoire a montré que chaque fois qu’on a voulu imposer le bien, c’est le pire qui est advenu – mais de mettre des barrières à la puissance du mal et d’apporter un peu de justice. Le projet peut paraître minimaliste, mais une des faiblesses de notre démocratie est que pour se faire élire un candidat doit multiplier les promesses, ce qui ne peut que nourrir les déceptions quand, une fois élu, il se retrouve face aux contraintes du réel.

Le plus important est d’arrêter le mal est dans ce domaine la résurgence des attitudes racistes et des actes antisémites ne peut que nous inquiéter. Ils sont le signe qu’un certain nombre de barrières qui contenaient le pire ont sauté.

C’est à partir de ce critère qu’on peut interroger les programmes, les paroles et les comportements des partis politiques, je pense en particulier à la France insoumise et au Rassemblement national. Si ce dernier se retrouvait au pouvoir, comme c’est possible, le pire est à craindre. Aujourd’hui, c’est de lui que vient le danger.

Antoine Nouis

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