Cet été, j’ai lu un livre intitulé « Vers la guerre » qui porte comme sous-titre l’Amérique et la chine dans le Piège de Thucydide. Il fait référence à l’historien de l’antiquité qui a décrit la guerre du Péloponnèse entre Athènes et Sparte et qui a émis le principe selon lequel les risques de guerre sont probables lorsqu’une puissance émergente vient défier la puissance régnante. L’auteur de ce livre, Graham Allison qui est professeur émérite à Harvard applique cette grille de lecture à la Chine qui est en train de dépasser les États-Unis dans les domaines économique et scientifique, y compris dans la recherche de pointe.
Ce livre laisse entendre que la Chine sera la puissance qui dominera le vingt et unième siècle, ce dont je doute, car le pays va se trouver confronté à un sérieux problème démographique. Selon un article du Point, en 2050, plus de 400 millions de Chinois auront plus de 60 ans et les retraités représenteront 39 % de la population. Sa population va décroître et repassera en dessous de la barre du milliard d’habitants dans les années 2080. Je crois beaucoup au lien entre la démographie et la vitalité d’un pays. Dans l’histoire, les pays qui ont eu une pyramide des âges élevée ont souvent été des pays conservateurs.
Si ce n’est pas la Chine, le pays qui à mes yeux dominera le siècle est l’Inde qui est un pays jeune avec une vraie recherche de pointe. J’ai rencontré cet été un professeur de mathématiques appliquées à l’informatique d’une université prestigieuse aux États-Unis. Il m’a raconté que ses doctorants sont en majorité des étudiants étrangers, souvent indiens. Il y a dix ans, la plupart d’entre eux restaient travailler aux États-Unis, alors qu’aujourd’hui ils retournent dans leur pays qui a développé des filières de recherche performantes.