La semaine dernière, j’ai évoqué trois bonnes raisons pour aller voter. En m’appuyant sur les sondages, j’annonçais que votants seraient minoritaires. J’ai l’immense satisfaction de voir que je me suis trompé, les votants ont été plus nombreux, de peu certes, que ceux qui se sont abstenus.
Le taux de participation (51%) n’est pas glorieux, mais il est significatif en ce qu’il indique une inversion de la courbe. Depuis l’installation du parlement européen, la tendance était à une baisse régulière du taux de participation qui est passé de 60% en 1979 à 40% en 2009. En dix ans, on a regagné la moitié de la participation qu’on avait perdue en trente ans ! Ce retournement est l’expression d’un désir d’Europe que l’on retrouve aussi en Espagne, en Allemagne et dans plusieurs pays de l’est.
Puisqu’une bonne nouvelle ne vient jamais seule, pourquoi ne pas espérer que l’assemblée élue soit plus entreprenante et plus efficace que la précédente. Elle sort du bipartisme entre la droite républicaine et la gauche socialiste, ce qui donne du poids aux partis charnières que sont les verts et les libéraux qui seront nécessaires pour former des majorités. Or ce sont les deux partis les plus européens et les plus écologistes.
J’écrivais la semaine dernière que l’Europe est le bon niveau pour aborder les trois questions cruciales de notre temps – la menace écologique, la gestion des migrations et la régulation du capitalisme international – les parlementaires élus ont devant eux l’immense responsabilité de devoir traiter ces questions. La tâche qui les attend est au regard de l’histoire plus importante que celle des parlements nationaux.