J’ai une sympathie naturelle pour les Arméniens à cause de ceux que je connais. Comme je ne connais pas d’Azerbaïdjanais, mon cœur penche pour l’Arménie. Cela dit, on ne fait pas de politique avec son cœur, mais avec la raison.
La situation au Haut-Karabagh relève de ces conflits larvés depuis des décennies. Le responsable est en partie Staline qui a rattaché ce territoire peuplé majoritairement d’Arméniens à l’Azerbaïdjan. Il est aujourd’hui une enclave autonome dont l’indépendance n’est reconnue par personne.
Je comprends les Arméniens d’Arménie qui se sentent naturellement solidaires des Arméniens du Haut-Karabagh.
Je comprends les Azerbaïdjanais qui comprennent mal la présence d’une enclave indépendante à l’intérieur de leur territoire.
La situation se complexifie du fait de la proximité de la Russie, de l’Iran et de la Turquie qui jouent chacun leur carte.
Tout cela donne les ingrédients d’un écheveau indémêlable sur lequel il est prudent de ne pas se prononcer pour ne pas attiser le conflit, en restant conscient que la guerre est la façon la plus détestable de résoudre un différend, car elle est la loi du plus fort et non du plus juste et celui qui l’emporte est celui qui cause le plus de malheurs.
Cela dit, il y a un point sur lequel on ne peut se taire, c’est l’attitude de la Turquie. Elle a pris fait et cause pour l’Azerbaïdjan pour élargir son influence dans la région, mais le plus grave est qu’en face, il y a l’Arménie. Quand on évoque la Turquie en Arménie, ressort la mémoire douloureuse d’un génocide qui n’a jamais été reconnu par ses auteurs.
Dans la recherche d’un compromis, la première étape consiste à se mettre d’accord sur l’origine et les causes du conflit. Tant que les Turcs refuseront de reconnaitre les points aveugles de leur propre histoire, leur intervention dans la région est de l’acide versé sur une plaie non cicatrisée. Cela rend indéfectible mon amitié et ma solidarité avec les Arméniens.