Les viols de Mazan, une négation d’humanité

Les viols de Mazan, une négation d’humanité

Dans le livre de la Genèse, l’apparition de la sexualité se trouve au chapitre 2, lorsque l’homme s’écrie devant la découverte de la femme : Cette fois, c’est l’os de mes os, la chair de ma chair (Gn 2.23). Le cri vient du plus profond de sa personne. Les commentaires rabbiniques se sont demandé pourquoi l’homme a dit cette fois ? La conjonction suggère que d’autres tentatives avaient échoué. Le midrash dit que lorsque le Seigneur a présenté les animaux à l’humain pour qu’il les nomme, ils étaient en train de s’accoupler, l’un sur le dos de l’autre : ils ne se regardaient pas. Lorsqu’il a rencontré la femme, l’homme a compris qu’ils pourraient faire l’amour en se regardant. La sexualité humaine diffère de l’animale en ce que le partenaire n’est pas qu’un objet sexuel, il est d’abord un visage. Bibliquement, la sexualité n’est pas l’assouvissement d’un besoin, elle est la rencontre de deux solitudes, de deux visages qui se cherchent et se désirent, se rencontrent, s’unissent et parfois partagent une extase qui a une dimension divine.

Ce qui est révoltant dans les viols de Mazan, c’est que la femme n’était pas un visage puisqu’elle était inconsciente, alors qu’elle a un nom, elle s’appelle Gisèle. En étant réduite à un objet sexuel, elle est niée dans la singularité de son humanité, ramenée au statut d’animal.