Au lendemain du 8 mars, je suis agacé par la journée mondiale des femmes, ne serait-ce que parce qu’elle se situe entre les journées mondiales de l’obésité (4 mars) et du tennis (5 mars) et la journée mondiale de la plomberie (11 mars) !
Si on tient à cette tradition, je propose un pas de côté et plaide en faveur d’une journée mondiale des femmes… et des hommes.
En 2018, sous la direction d’Élisabeth Parmentier, un livre intitulé “Une bible des femmes“ proposait une relecture de récits bibliques qui remettait en question les stéréotypes féminins. Dans la même veine, la théologienne vient de diriger un “Une Bible. Des hommes“ qui déconstruit un certain nombre de clichés masculins. Les deux livres sont à lire en même temps et s’enrichissent mutuellement.
Une lecture des récits de commencement dit que l’homme et la femme sont appelés à vivre dans une situation de vis-à-vis, selon le verset de l’épître aux Corinthiens dans lequel l’apôtre Paul affirme que : « dans le Seigneur, la femme n’est pas sans l’homme, ni l’homme sans la femme. » (1 Co 11.11)
Dans la même veine, le théologien Karl Barth disait que l’image de Dieu se reflète dans la polarité homme-femme. Elle n’est pas représentée par un individu unique, mais par un couple avec ce que cela induit d’altérité, d’attirance et de résistance, d’accueil de la différence.
La question de base de l’éthique est de savoir comment le sujet entre en relation avec l’autre-différent-de-lui-même. L’homme pour la femme et la femme pour l’homme sont des centres d’altérité qui deviennent des laboratoires de comportement.
Lorsque je me fais une image du Royaume de Dieu, je ne le vois ni comme une communauté d’hommes ni comme une communauté de femmes ni comme une communauté d’êtres asexués, mais comme une communion d’hommes et de femmes qui ont appris à conjuguer leurs différences dans le respect et l’enrichissement mutuels. Du fait de notre nature pécheresse on en est loin, mais cette utopie vaut bien une journée ! 😉