La semaine dernière, j’étais en vacances, ce qui m’a donné l’occasion de rencontres qui m’ont permis de prendre un peu de recul avec la situation sociale.
Trois remarques.
D’abord l’étonnement vu de l’étranger de la tension des relations sociales. Une amie hollandaise vivant en France depuis vingt ans m’a dit qu’elle ne comprenait toujours pas cette particularité française. Elle m’a dit qu’aux Pays-Bas, les fonctionnaires n’avaient pas le droit de faire grève, et ce pays n’est pas une dictature… il est même parfois considéré comme un modèle de démocratie. Cette tension se révèle dans la haine – il n’y a pas d’autres mots – que suscite le président Macron chez certains. On a le droit d’avoir un regard critique sur la réforme des retraites, mais pourquoi tant de haine ?
Ensuite, le caractère très parisien du conflit. À Strasbourg, à Marseille et à Nîmes, la vie est peu perturbée par les grèves. Du coup, je m’interroge sur la popularité du mouvement qui est soutenu par la majorité des Français. J’aimerais qu’un sondage dise non pas ce qu’en pensent les Français, mais ce qu’en pensent les Franciliens qui sont les plus gênés par le mouvement.
Enfin, en tant que Parisien, je voudrais saluer l’énergie de mes voisins, notamment ceux qui habitent en banlieue. Régulièrement je reçois le témoignage de personnes qui depuis plus de vingt jours font parfois de deux à quatre heures de transport/marche par jour pour aller au travail, et ils y vont toujours, malgré les galères. On parle des difficultés économiques des commerçants, je pense que les marchands de vélos, de patinettes et de baskets ont fait un bon mois ! Le courage, la résilience et la conscience professionnelle de ces employés sont pour moi une vraie source d’espérance pour l’avenir de notre pays.