La société est entrée dans un processus de réflexion sur la réforme des retraites afin de trouver un système qui soit plus juste et économiquement financé. La philosophie globale de la réforme est une individualisation des pensions qui deviendraient proportionnelles à ce qui a été versé, ce qui répond à la logique de notre société individualiste qui insiste plus sur les droits que sur les devoirs de chacun.
Les journaux proposent des articles très techniques, car le sujet est difficile, mais est-ce qu’il ne faudrait pas commencer par se poser la question du projet de société qui est derrière cette réforme. Pour réfléchir en amont, je voudrais avancer deux principes.
Le premier est un verset du Premier Testament : « Tu te lèveras devant les cheveux blancs et tu honoreras la personne du vieillard. » (Lv 19.32).
Le second est une citation de Charles Péguy : « Quand tout homme est pourvu du nécessaire, du vrai nécessaire, le pain et le livre, peu nous importe la répartition du luxe. »
Une façon d’honorer la personne du vieillard est de lui donner le nécessaire pour vivre dignement : le pain et le livre. Il est indigne que dans notre société le minimum vieillesse soit inférieur au Smic. Les caisses de retraite devraient permettre d’offrir à chacun une pension qui soit au moins égale au salaire minimum, et au-dessus de cette somme, le reste pourrait être versé proportionnellement aux cotisations de chacun.
La seconde piste est de proposer un plan ambitieux de soutien aux Ehpad pour qu’ils puissent embaucher le personnel suffisant pour honorer nos anciens. Les restrictions budgétaires touchent tous les établissements, et même dans les maisons protestantes, les vieillards ne sont pas toujours honorés par manque de personnel.
Une société se juge à la façon dont elle traite les personnes âgées.