Le 18 octobre, la Fédération protestante a publié un communiqué dans lequel elle déclare : « De nombreux témoignages, dont une lettre rendue publique du président de l’Église protestante d’Algérie, rapportent que des églises sont fermées par les autorités et que des membres responsables et pasteurs sont inquiétés voire arrêtés. »
Quelle est l’intention du gouvernement algérien qui vient de prendre la décision de fermer plusieurs églises évangéliques sur son territoire ? Je n’ai aucune information particulière sur les raisons de cette évolution. Ce peut être le fruit d’une tension entre les durs et les modérés au sein du gouvernement, ou un gage apporté aux musulmans intégristes, ou encore un message adressé à je ne sais qui. Le résultat est une régression dans le domaine de la liberté religieuse.
Les protestants français sont particulièrement sensibles à cette question, eux qui ont connu la persécution religieuse et qui ont obtenu la pleine reconnaissance de leurs droits dans la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 qui déclare dans son article 10 : « Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l’ordre public établi par la Loi. »
Dans le livre de l’Exode, lorsque Dieu demande à Moïse d’être le libérateur de son peuple, ce dernier demande un signe. Le Seigneur répond : « Voici quel sera pour toi le signe que c’est moi qui t’envoie : quand tu auras fait sortir le peuple d’Égypte, vous servirez Dieu sur cette montagne. » (Ex 3.12). La liberté de culte comme signe de la libération !
La démarche religieuse enracine le sujet dans sa dignité d’enfant de Dieu. Elle affirme que chaque personne est un infini, qu’au plus profond de son être se trouve un trésor inviolable. Nous comprenons pourquoi les régimes autoritaires ont toujours cherché à surveiller ou à réprimer les religions.
La liberté de culte, de célébrer comme on veut, de croire ou de ne pas croire, et enfin de changer de religion, est un des piliers des droits de l’homme.