L’Ascension pourrait être la première fête célébrée de façon communautaire dans les Églises après des semaines de célébrations numériques.
Selon la démarche qui consiste à interroger l’actualité et partir des Écritures et les Écritures à partir des événements de notre monde, nous pouvons interroger le thème de l’Ascension dans ce temps particulier de confinement-déconfinement. Il nous dit trois choses.
Le Christ est au ciel, donc il n’est plus dans les lieux où nous l’avons enfermé. Le ciel ne correspond pas à ce qui est au-dessus de nos têtes, mais à un ailleurs. Cet ailleurs signifie qu’il n’est confiné ni dans une Église ni dans un clergé, mais qu’il peut être rencontré partout. L’Ascension est la fête de la liberté de Dieu. Des communautés locales ont fait preuve d’une belle créativité pour inventer d’autres façons de faire Église, ce qui est une belle façon d’honorer la liberté de Dieu.
L’humain est responsable. Si le Christ est au ciel, c’est sur terre que nous sommes invités à trouver les solutions aux problèmes que nous rencontrons. L’Ascension laisse toute la place à la recherche médicale et aux politiques de santé publique pour résoudre la crise que nous traversons. L’humain n’est pas orphelin, la Bible dit que l’Esprit l’accompagne, mais il a le champ libre pour déployer sa propre liberté et sa responsabilité.
Si le Christ n’est plus là, il est celui qui vient. Quand Jésus s’est retiré du regard des disciples, deux anges sont apparus pour leur dire : « Pourquoi vous arrêtez-vous à regarder le ciel ? Ce Jésus qui a été enlevé au ciel du milieu de vous, viendra de la même manière[1]. » La Bible ne dit jamais que Jésus revient, mais qu’il vient. La différence est que le retour est dans le registre du connu et de la répétition, alors la venue est de l’ordre de la nouveauté. À l’heure où tout le monde parle du monde d’après, nous sommes invités à l’aborder avec confiance, car c’est dans le monde qui vient – et non dans celui d’hier – que le Christ nous attend.
[1] Ac 1.11.