La succession des temps liturgiques nous permet de prêter attention à différents aspects de la foi tout au long de l’année. Pendant ce temps de semaine sainte, les textes nous invitent à accompagner le Christ dans sa dernière semaine, jusqu’à son dernier repas, son procès unique et sa crucifixion ignominieuse.
Comment ne pas lire ces textes qui parlent d’un Christ qui s’abaisse jusqu’à la mort en rapport avec la situation qui est la nôtre ?
Je pense à ce pasteur retraité qui me disait que tous les vendredis, en mémoire de la croix, il allait faire des visites à l’hôpital pour aller à la rencontre de Christ dans les malades.
En écho à ce témoignage, dans un apologue des Pères du désert, un frère interroge un Ancien : « Il y a deux frères dont l’un ne quitte pas sa cellule où il prie, jeûne six jours de suite et se livre à toutes sortes de mortifications, tandis que l’autre visite les malades. Lequel est le plus agréable à Dieu ? » L’Ancien répond : « Même si le frère qui jeûne devait se pendre par le nez, il n’égalerait pas celui qui se tient auprès des malades. »
Où est Dieu dans l’épreuve que nous traversons ? Il a quitté les temples qui sont fermés pour entrer dans les lieux de soin. Il est dans l’aide-soignante épuisée, il est dans le malade qui geint, il est dans la famille en deuil qui ne peut accompagner son proche.
Une des belles évocations du message de la semaine sainte se trouve dans ses paroles de Dietrich Bonhoeffer : « Cela reste une expérience d’une incomparable valeur que nous avons appris à voir les grands événements de l’histoire du monde à partir d’en bas, de la perspective des exclus, des suspects, des maltraités, des sans-pouvoirs, des opprimés, des bafoués. »
Que les textes de cette semaine convertissent notre regard pour nous apprendre à voir le monde comme Dieu le voit !