Le pire n’est pas sûr, mais possible et malheureusement probable.
Le pire, c’est une situation à l’Italienne en plus grave.
- Des hôpitaux débordés.
- Des médecins/infirmières épuisés, infectés.
- Des patients qu’on ne traite plus à partir d’un certain âge.
- Des familles qui ont plusieurs morts.
- Des enterrements à la chaîne auxquels les proches n’ont pas le droit de se rendre.
- …
Quelques références pour donner à penser.
En littérature, La peste bien sûr et ses dernières lignes à propos du docteur Rieux : « Car il savait ce que cette foule en joie ignorait, et qu’on peut lire dans les livres, que le bacille de la peste ne meurt ni ne disparaît jamais, qu’il peut rester pendant des dizaines d’années endormi dans les meubles et le linge, qu’il attend patiemment dans les chambres, les caves, les malles, les mouchoirs et les paperasses, et que, peut-être, le jour viendrait où, pour le malheur et l’enseignement des hommes, la peste réveillerait ses rats et les enverrait mourir dans une cité heureuse. »
En sociologie, cette réflexion d’Edgar Morin : « Plus l’homme est puissant dans son pouvoir et sa technique, plus il est infirme devant la souffrance, le malheur et la mort »
En histoire, les épidémies appartiennent aux annales de l’humanité, mais nous l’avions oublié parce que la dernière qui a eu ne dimension mondiale date d’il y a un siècle et que nous avons toujours du mal à voir ce qui fait mal à voir.
Et la Bible ?
La première référence est les prophètes, parfois appelés prophètes de malheur, car ils annoncent le mal. Normal : Quand tout va bien, on n’a pas besoin de prophètes, juste de bons gestionnaires.
Déjà dans les temps bibliques, les hommes n’aimaient pas les prophètes, car ils préféraient qu’on leur dise que tout va bien se passer. Dans le livre d’Ésaïe : « Ils disent aux voyants : “Ne voyez pas“, et aux prophètes : “Ne nous prophétisez pas des choses justes, dites-nous des choses agréables, prophétisez des chimères“[1]. »
Aujourd’hui, nous n’avons pas besoin de prophètes pour annoncer le pire, il suffit d’ouvrir le journal. En revanche, nous avons besoin de prophètes pour nous aider à penser ce qui nous arrive.
Quel est le message des prophètes bibliques ?
- Changez de comportement, retrouvez le sens de la justice, de la probité, de la solidarité. Quand tout va bien, nous avons tendance à privilégier notre consommation, nos loisirs, nos plaisirs. Le grand malheur nous pose les grandes questions de la vie : pourquoi, pour quoi vivre et pourquoi, pour quoi mourir ? Pour un chrétien, les réponses à ses questions sont dans l’Évangile.
- La dernière parole de Dieu sur notre monde n’est pas une parole de mort et de jugement, mais une parole de vie, de pardon, de recommencement.
Comment entendre ces paroles aujourd’hui, face au Covid-19 ? Je ne suis pas prophète, juste un peu théologien. Que se lèvent des hommes et des femmes qui nous aident à penser ! Il y va de la crédibilité des Églises.
Modestement, je vais essayer de tenir une rubrique régulière pour faire partager mes propres réflexions, c’est pourquoi j’ai ajouté une rubrique Covid-19 à mon blog.
[1] Es 30.10.